Quand je parle du dernier des pièges à cons, je devrais dire le dernier que je découvre.
En effet, il s'agit là d'une technique américaine sur laquelle certains vétos se sont précipités avec gourmandise dès 2006, si j'en juge par la date de la thèse du Dr.Vét.Antoine Puiffe.
Je n'en ai pris connaissance que depuis quelques jours par une éleveuse amie perplexe suite à l'appel d'un de ses clients affolé.
Les faits : Mme.X amène chez le véto son chiot de 4 mois pour son rappel antirabique, le vaccin antirabique étant, comme chacun sait, indispensable à un chiot perdu aux fins fonds de la Charente...
A cette occasion, il examine comme il se doit le chiot et le manipule selon le principe d'Ortolani, qui, oh surprise sur un chiot de 4 mois, détecte une hyperlaxité ligamentaire. Plus une minute à perdre. Une intervention chirurgicale rapide (le chiot ne doit pas avoir atteint ses 5 mois) et peu onéreuse (environ 300€ !!!) permettra de juguler la dysplasie héréditaire!!! en devenir et donc, d'éviter la pose de prothèses de hanches (2 à 3000€).
Le chiot doit donc être amené à jeun chez le véto le surlendemain soir.
Et l'aurait été si Mme X n'avait pas appelé son éleveuse, consciente qu'elle était des risques liés à toute intervention chirurgicale sous anesthésie.
Une intervention au nom encore barbare :la symphysiodèse pubienne dont voici la signification:
"La symphysiodèse pubienne juvénile (SPJ) est une alternative récente aux traitements classiques de la dysplasie coxofémorale. Comme la Triple Ostéotomie du Bassin (TOB), son but est d’améliorer le recouvrement des têtes fémorales en augmentant la rotation ventrale (ou ventroversion) des acetabula.
Contrairement à la TOB, la SPJ ne nécessite pas d’ostéotomie, ce qui la rend beaucoup moins invasive. Elle permet en outre d’obtenir un résultat sur les deux hanches en une seule intervention. En effet, le but est ici de provoquer une fusion prématurée de la symphyse pubienne en vaporisant le cartilage de croissance de la symphyse par électrocautérisation, tandis que le reste du bassin continue normalement sa croissance. Le blocage sélectif de la croissance de la partie ventrale du bassin entraîne une latéralisation du rebord acétabulaire dorsal, donc un meilleur recouvrement des têtes fémorales.
Cette technique s’adresse à des chiots âgés de 3 à 5 mois sur lesquels une hyperlaxité coxofémorale a été dépistée cliniquement et/ou radiographiquement"
Source: http://www.vetup.com/articles-veterinaires/71-articles-veterinaires-vetup/202-symphysiodese-pubienne-juvenile
J'ajoute que ce chiot n'a jamais présenté de boiteries et qu'il n'y a pas eu de radio d'autant qu'une radio des hanches n'a aucune valeur significative avant la maturité du chien.
Est-il bien utile de préciser qu'aucune étude ou statistique probante ne démontre l'utilité de cette trouvaille dont je laisse à chacun le soin d'apprécier le réel motif.