visite d'élevage

dans le cadre de la "nouvelle loi" (oui encore une) celle de la loi d'avenir agricole il est dit que les éleveurs pro devront faire venir chez eux leur vétérinaire pour une "visite d'élevage" répondant à un questionnaire en vue de voir si l'élevage est "aux normes"..ou pas..ce rapport est ensuite transmis à la DSV (pardon DDPP) qui tranchera sur oui ou non vous continuerez à élever..

enfin bref. est ce que certains d’entre vous ont fait venir votre vétérinaire chez vous?

et à quel prix surtout??

parce que le mien est venu, et m'a facturé 150 euros de visite et 150 euros de déplacement (il est à 50 km)..
et bien moi j’appelle ça du racket!!!

Effectivement, il est bien indiqué que "Le coût de la visite de contrôle est à la charge de l'exploitant, qui en est le premier bénéficiaire".

300 € la visite y en a qui ne reculent devant rien !

As-tu au moins apprécié d'en être le premier "bénéficiaire" ?

As tu fait taire la petite voix qui te murmurait que, depuis le temps que tu mets tout en oeuvre pour que ta race bien spécifique ait droit aux meilleures conditions de vie que   ton expérience t'a conduite à élaborer, le premier bénéficiaire, pas dit que ce soit vraiment toi...

Reçu le mail suivant aujourd'hui :"Ayant lu vos articles de votre site, je tenais juste à vous dire que je suis un admirateur de longue date du labrador en général et des vôtres en particulier. Ayant été un cynophile passionné pendant de longues années (depuis mon jeune âge à 25 ans) avec un beauceron et un boxer, je puis vous dire que je partage complètement vos points de vue quant à la cynophile actuelle menée. Malheureusement les modes "fracassent" les races qui mettront bien des années pour revenir à la normale. C'est d'un triste incroyable et ce d'autant qu'avec le temps je n'ai jamais vu autant de tests à faire pour la santé des chiens. En effet, si il est heureux de voir que ces tests existent, il n'empêche que je pense que nos chiens développent de plus en plus des maladies.

Enfin, je tenais vraiment à vous remercier pour tout votre travail, votre passion et expérience partagée pour le vrai et bon labrador,celui que j'ai trop rarement croisé.

Je vous souhaite une excellente continuation et merci de continuer un si beau travail."

Voilà un admirateur plus optimiste que moi qui constate jour après jour l'extinction programmée du statut de l'éleveur expérimenté, ce qui n'augure en rien un retour à la normale.

Comme on l'a vu dans le post précédent, les "marchands de chiots" n'entrant pas dans la définition légale de l'activité d'"éleveur" ne sont pas concernés par ce que la loi nomme "Autocontrôles", une façon déguisée de plus d'enrichir les vétos.

De fait, les vétos n'ont pas à se plaindre de ces clients dont leurs officines sont assaillies et qui sont les plus nombreux à mettre des chiots sur le marché, ce qui n'est pas le cas des éleveurs expérimentés dont la vocation comme l'intérêt est de maintenir leur cheptel en bon état, du plus jeune chiot au retraité le plus âgé, ce à quoi ils parviennent grâce à leur expérience plus qu'à l'aide de leur véto, qu'hélas pour ce dernier, ils dérangent rarement et que, par conséquent, ils n'ont aucune envie de voir débouler dans leur élevage, ce qui n'est pas sans risque, j'ai pu le constater il y a longtemps quand j'ai vu nombre de mes chiots, atteints d'une  parvovirose amenée chez moi par un véto, mourir pendant une période de six mois, le temps de parvenir à s'en débarrasser.

Je rappellerai donc que l'arrêté du 4 avril dit aussi :

"Il est rappelé que nos services ne peuvent intervenir, même dans le cadre d’un contrôle de routine dans un domicile privé (maisons, dépendances, terrain clos avec bâtiments d’habitation, …) qu’après l’accord préalable du Juge des Libertés et de la Détention (JLD). Ce point juridique est développé dans la note technique relative à la gestion de la maltraitance des animaux dont la publication est prévue début 2015.

Les modalités de contrôle de ces élevages devront être prévues en amont avec le procureur pour les recherches ciblées d’infractions suite à une plainte, et avec le JLD pour les contrôles de routine prévus dans les plans locaux de contrôles."

(DGAL/SDSPA/2014-1057 du 24/12/2014 mis en application le 01/01/2015)

Là, par exemple, le contrôle semble justifié. Reste à savoir si le véto a présenté sa facture, ce qui est loin d'être évident, et, le cas échéant, quel en est son montant.

Toutes choses égales d'ailleurs, s'il faut débourser 300€ pour contrôler 4 à 5 chiens, qu'en est-il pour 800 vaches ???

pour ma part 150 euros la visite et 150 euros de frais de déplacement....  

points "rigolos" en ce qui concernait la "pharmacie chiens" OBLIGATOIRE! chez moi? y en a pas.question du véto: "pourquoi pas de pharmacie chez vous"?réponse: "ben pas de chiens malades chez moi"!
logique non?

idem la "nurserie" question du véto; "où se trouve votre nurserie,"
moi lui désignant les boxes paillés : "ici"!

et à la question "hygrométrie à contrôler dans la nurserie" ma réponse: "aucun contrôle les boxes sont ouverts".

bon ces points là:
- pharmacie
- nurserie
- hygrométrie
 plus d’autres encore ne concernent pas les cotisants solidaires moins de 10 chiens ouffffffffffff

par contre si je dépasse les 9 chiens, et comme j'ai dit au véto, je mettrai une étagère au mur, vide, avec un collant dessus écrit "PHARMACIE CHIENS" ça devrait suffire lors d'un contrôle DDPP....

par contre faudra que je construise une nurserie chauffée...bon comme elle sera vide de chiots je dormirai dedans..
CQFD...

et puis faudra que j'explique au véto et à la DDPP que ben ma foi..j'élève des chiens! pas des poupées de porcelaine...

Valhalla a écrit:

Ben, que veux-tu ? des chiens en bonne santé, ils n'en ont pas l'habitude ! Ils ne t'ont pas conseillé leurs croquettes "spéciales chiens en bonne santé"? histoire de justifier une pharmacie contenant les médocs susceptibles de les soigner ensuite... Mouarf !

non! par contre j'ai ouvert le grand congélateur pour lui montrer le "stockage" de la viande crue!!

Fly Tox a écrit :

"bon ces points là:
- pharmacie
- nurserie
- hygrométrie
 plus d’autres encore ne concernent pas les cotisants solidaires moins de 10 chiens ouffffffffffff"



Cotisant solidaire, ce n'est pas moins de 9 chiens, c'est moins de 1200 heures de travail par an.

Je reprends l'un des  termes évoqués par ton mafioso, Fly Tox.

Hygrométrie

Canicule, z'y ont pas pensé !!!

Tempêtes, non plus.

Alors, l'hygrométrie, mieux vaut ne pas me demander de quoi qu'il retourne. Je ne suis qu'une petite éleveuse de chiens, qui, comme me l'avait fait remarquer l'un de mes fils, n'avait pas "fait Saint Cyr", pas plus que lui, mais qui, aussi, et là contrairement à lui, avait été reçue au concours d'entrée à "Sciences Po" en 1963, à une époque où on ne faisait de cadeau à personne, où je n'étais pas un rejeton de ce qui "compte" et où il s'agissait juste de faire plaisir à ma mère qui n'a jamais pu admettre que je ne me suis jamais intéressée qu'aux chiens (en tout genre)...

Canicule
Alors là, vu que j'avais 9 nouveaux nés, il fallait juste comprendre que, même si j'aime les avoir sous les yeux à la maison, il fallait vite les mettre au frais ailleurs.


Tempête
Chez moi, lors des tempêtes de 1999, quand le bâtiment où les chiens passaient leurs nuits s'est écroulé sur eux, pas un chien n'a été blessé, parce qu'ils avaient des niches dans leur chenil, pour leur bien être et  qui les ont protégés.

Et ça, ceux qui concoctent le règlement, il ne vous viendrait jamais à l'idée de l'exiger, parce qu'il n'y a que l'éleveur qui finisse par comprendre ce qui est bon pour son chien en fonction de sa race.

L'une des cinq raisons de la colère des agriculteurs éleveurs qui bloquent depuis quelques jours l'accès à un certain nombre de lieux stratégiques de notre pays, c'est, d'après Le Figaro.fr :

"• L'empilement des normes et la multiplication des contrôles
Les agriculteurs reprochent aux pouvoirs publics français leur excès de zèle dans la transposition des normes administratives et environnementales européennes. Par exemple les enquêtes d'utilité publique vont demander quatre à cinq ans en France, soit deux fois plus de temps en moyenne qu'en Allemagne, ce qui explique entre autres le retard pris dans les méthaniseurs. Beaucoup de paysans sont aussi démoralisés par la multiplication des contrôles dans leur exploitation. Ils ont pour but de vérifier si les normes sont bien appliquées, et si tel n'est pas le cas, ils ont des pénalités sur le montant des aides européennes. En outre quand le gouvernement veut simplifier, il complexifie le processus. «Quand on supprime une norme en France, on en crée deux nouvelles», s'insurge Xavier Beulin, président de la FNSEA."

Rien d'étonnant donc aux exigences débiles, pour les éleveurs de chiens de races déclarés, voulues par la nouvelle loi d'"avenir"   de l'agriculture.

Pour ce genre d'ineptie on est bien agriculteurs, pour la TVA, on ne l'est plus !!! quant aux aides, s'il fallait appliquer leur règlement à la con, ce serait une incongruité ne serait-ce que d'y penser !

Et pendant ce temps là, le travail au noir bat son plein en toute tranquillité en élevage canin tandis que, parallèlement, les SPA explosent, surtout en ce moment...

Ci-après, introduction et conclusion de l'éditorial du no 953 de Marianne qui vient de sortir, intitulé :"Ils n'ont rien appris" par Eric Decourty :

"Ils n'ont rien appris, ni rien oublié" C'est ainsi que Talleyrand désigna cette noblesse, confite dans ses certitudes, revenant en France après un exil de vingt ans, incapables de comprendre que, durant son absence, un autre monde était né. C'est peu de dire qu'il existe, aujourd'hui, une "noblesse" européenne composée de technocrates bruxellois et des politiques qui les adoubent quand ils ne les suivent pas.


Le grand soir dont rêvent Moscovici, Schulz et consorts, c'est celui de la grande ouverture des marchés, dans une concurrence mondiale dérégulée dont on a pu mesurer les "bienfaits" depuis 2008 et que condamnent tous les économistes sérieux. Une fois son rôle rempli, cette noblesse de robe européenne sera congédiée comme un domestique. En attendant, les quelques millions d'euros distribués à la hâte pour faire baisser d'un ton ces paysans ne résoudront rien. Ceux-là sont les premières victimes. D'autres suivront.
Contrairement à ce que veulent laisser croire Moscovici et ses amis, ce ne sont pas des perspectives nouvelles qui se dessinent avec le fumeux traité Tafta, mais un accroissement de la précarité, des inégalités sociales et de la pauvreté. S'ils n'ont rien appris ni rien oublié, ils assisteront au moins aux premières loges à la fin de leur monde."


Hé-bé ! c'est pas gai !!!

Pas plus gai que le désespoir des éleveurs dont le savoir-faire est depuis longtemps en butte au diktat de ceux qui lui substituent, à petit feu, une aumône aussi dérisoire que dévalorisante.

Toute l'Europe est concernée.

Ci après extrait d'un article de Rue89 concernant le Portugal :

"La génération montante de politiciens a très vite commencé à développer ce qui deviendrait le style imperturbable des élus portugais des différentes majorités depuis la révolution : une soumission sans retenue aux impératifs de Bruxelles.
Et voici nos paysans d’Alcongosta soudain mis au pied du mur. Vos antiquités, là : c’est fini. La polyculture, l’agriculture vivrière, c’est le moyen-âge, les gars. Aujourd’hui : c’est l’agriculture commune, ok ?
Tous les propriétaires terriens se sont vus largement incités à convertir leurs exploitations en vergers intensifs, pour répondre à la politique européenne de zonage des années 80. La région de Fundão serait désormais intégralement dédiée à la cerise. En quelques années, le paysage a changé. Radicalement. Les flancs de la Serra da Gardunha se sont couverts d’arbres. Des milliers d’arbres. Des milliers de milliers de tonnes de cerises. Chargées sans relâche dans des semis à bloc, partant saisonnièrement vers les quatre coins de l’Europe. Et du monde.
Les paysans de Fundão sont devenus agriculteurs. Puis exploitants agricoles.
Comprenez-moi : je ne fais pas un cours d’histoire. Ce serait malvenu. Je raconte un moment rien de plus. Ni moi, ni mon hôte ne connaissons vraiment les processus qui se trament. D’où que ça vienne, la vérité c’est que si vous allez aujourd’hui à Alcongosta, vous ne verrez que des arbres. Des arbres et des usines de conditionnement. Et des routes très larges pour laisser passer les camions.
Au printemps, c’est une féerie de fleurs et de gasoil..."

Et la chute :

"On est parti le lendemain,  sous la haie d’honneur des voisins venus rafistoler notre voiture cacochyme qui refusait de partir. Notre hôte s’est reflété une dernière fois dans le rétro. Les yeux baissés, clope aux doigts, cognant du bout du pied des débris de la rue.
Pour revenir du Portugal, tu traverses l’Espagne devenue un désert, glauque, dressé de serres et de tunnels à poulets.
De retour dans l’Allier, tu comptes les bouchures en moins. Les fermes fermées.
La ferme d’Alcongosta, elle existe partout en Europe. Broyée dans la batteuse de la PAC et du marché commun."

Ce texte a été publié le 3 mai 2014